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La boutique Andrée Jardin à Nantes, c'est quoi en quelques mots ?
La boutique Andrée Jardin, à Nantes, est avant tout un showroom. On s’en sert comme laboratoire. Cela nous permet d’être en contact avec le consommateur final et du coup face à ses attentes. Ce qui est essentiel pour un fabricant.
Mais qui se cache derrière Andrée Jardin ?
Andrée Jardin c’est avant tout une fratrie. Jean-Baptiste et François-Marie Julio, les petits fils d’Andrée Jardin, troisième génération de brossiers.
Aujourd’hui, combien êtes-vous dans cette entreprise familiale ?
Nous sommes plus de quinze personnes, aujourd’hui.
Pouvez-vous nous raconter l’histoire d’André Jardin ?
Andrée Jardin est la femme du créateur de la brosserie Julio, qui fabrique la marque Andrée Jardin. C’est la femme du grand-père des dirigeants actuels.
C’est une marque de produits d’entretiens de maison et aussi pour le bien-être.
Cette marque est un clin d’œil des dirigeants à leur grand-mère.
Pourquoi avoir réédité la brosserie mythique de la grand-mère des dirigeants ?
L’idée était de redonner de la valeur à un savoir-faire artisanal et aussi de répondre à une demande qui est de consommer différemment, de consommer local et avec des matières naturelles et biodégradables.
Quels sont trois engagements dont vous êtes le plus fier à Andrée Jardin ?
Ce dont nous sommes les plus fiers est de faire une fabrication locale.
Puis, d’utiliser le plus possible des matières naturelles. On essaye vraiment de faire des produits 100% naturels.
Et ce dont nous sommes encore plus fiers est d’avoir réussi à conserver ce savoir-faire artisanal.
Votre bois est local, issu de forêt gérée durablement. Les fibres sont en soie blanche, en crin ou en fibre végétale. Vous êtes également labellisés “Entreprise du patrimoine vivant”. Ce sont également des valeurs qui vous animent ?
C’est essentiel pour nous de pouvoir composer ce savoir-faire avec tous ces éléments. Parce que créer de l’emploi localement, et participer aux changements des habitudes des consommateurs, c’est aussi, nous-même, faire preuve d’exemplarité, jouer le jeu pour changer les choses de manière durable. Et de s’engager avec des consommateurs.
Que retrouve-t-on chez Andrée Jardin ?
On retrouve tout le nécessaire pour entretenir sa maison. En autre, des ustensiles pour faire le ménage. Nous touchons plusieurs univers :
- La cuisine avec, par exemple, des brosses pour entretenir sa vaisselle, pour brosser les fruits et les légumes, ce qui va permettre de manger des légumes bio avec la peau et les vitamines.
- Le bien-être avec, par exemple, des brosses à utiliser dans la salle de bain.
On retrouve une grande diversité de produits chez Andrée Jardin, mais quel est le produit préféré de votre communauté ?
Un des produits préférés, parce qu’il y en a plusieurs, est la brosse naturelle pour le dos. C’est un produit difficile à trouver.
Il plaît beaucoup par sa facilité d’utilisation. Mais, aussi, parce qu’elle est constituée de deux types de fibres (une longue et une courte), qui permet de l’utiliser pour le dos et pour d’autres parties du corps.
Quels sont les autres produits phares de vos consommateurs ?
Nous avons le “Petit Plumeau”, qui est très pratique pour pouvoir faire la poussière et rappelle la technique de nos grands-parents, donc ajoute un côté traditionnel. Et en plus de ça, il est très esthétique.
Et quel est votre produit préféré chez Andrée Jardin ?
Le mien serait le “ramasse-miette” qui a été dessiné par des designers nantais qui s’appellent Ms & Mrs Clynk. C’est un produit que j’aime beaucoup, car je l’utilise au quotidien, à côté de mon grille-pain ou sur ma table à manger. C’est un produit qui n’a pas besoin d’être caché dans un tiroir, car c’est un objet de décoration à part entière.
En plus d’être utile, il est esthétique ?
C’est ça !
Comment est venue l’idée de créer Andrée Jardin ?
Quand Jean-Baptiste et François-Marie ont récupéré la gérance de l’entreprise, ils se sont posés la question de savoir si on ne pouvait pas partir sur une autre activité.
Il faut savoir que la brosserie Julio travaille historiquement sur les brosses pour l’industrie. Donc en petit quantité, du sur-mesure, que ce soit pour l’agroalimentaire, l’aéronautique, et toutes sortes de secteurs industriels.
Ils se sont intéressés à savoir quel pouvait être un secteur sur lequel ils voulaient se lancer. En voyant les machines qu’utilisait leur grand-père, ils se sont intéressés à la fabrication qui était faite à la base de l’activité. C’est-à-dire des balais, des balayettes, des époussettes, des objets, comme eux, qui ont été abandonnés à cause de l’arrivée du tout plastique, et de l’abandon de l’industrialisation, à l’époque.
Pouvez-vous nous donner trois conseils pour être plus responsables au quotidien ?
Idéalement, déjà, c’est d’acheter des produits locaux. C’est déjà une bonne chose de faite parce que derrière il y a une empreinte carbone amoindrie, une création d’emploi grâce à des métiers locaux.
Ensuite, prendre le temps de faire les choses. On est souvent dans la suractivité au quotidien, on a tous des timing très serrés. On oublie, des fois, de prendre le temps et de bien utiliser les objets qui permettent de moins les user, c’est important.
Et la dernière chose serait de bien entretenir ses outils. A l’époque, mon grand-père gardait ses outils toute sa vie, parce qu’il les entretenait.
Donc, personnellement, j’essaye d’être toujours très pédagogue avec les consommateurs. En leur disant, qu’effectivement, ils allaient passer sur des matériaux nobles, tels que le bois, ou des matières naturelles. Mais, derrière, on n’arrivera jamais à concurrencer la durabilité du plastique. Et c’est bien le problème, le plastique reste. Donc, du coup, il est important de nourrir son bois, mettre de l’huile dessus, de temps en temps. Prendre le temps, justement, d’entretenir tous ses objets.
Découvrez Andrée Jardin : Manufacture française, quand l’utile joint l’esthétique !
Est-ce que vous auriez un argument à formuler pour convaincre une personne qui hésite à aller vers une consommation plus éthique et plus responsable ?
J’ai toujours un exemple qui me vient en tête :
Au lieu de passer l’aspirateur une fois ou deux fois par semaine, de temps en temps le remplacer par un coup de balai. Ça nous remet un petit peu en phase avec une certaine façon de faire les choses, comme un japonais qui va passer le râteau sur ses graviers. On est sur une harmonie avec le moment. Déjà, nous n’avons pas d’utilisation d’électricité, on a pas de bruit d’aspirateur. On est vraiment sur un moment, pour moi, de bien-être.
Où peut-on retrouver les produits de chez Andrée Jardin ?
Vous pouvez retrouver nos produits dans beaucoup de boutiques chez nos revendeurs en France. Et maintenant, un petit peu partout dans le monde, aux Etats-Unis, dans les pays Scandinaves, en Asie, beaucoup en Europe. Egalement, vous pouvez les retrouver sur notre site internet.
Donc on peut aussi retrouver vos produits à l’étranger ?
Oui, nous avons des distributeurs situés un petit peu partout, principalement en Europe, mais aussi beaucoup aux Etats-Unis.
Ce sont des produits aussi appréciés là-bas ?
Oui, l’artisanat français dépasse les frontières !
Avez-vous des projets futurs pour Andrée Jardin ?
On en a plein.
Maintenant, nous sommes fabricants, donc ce n’est pas toujours évident d’expliquer quand on est soumis à propositions, ou à interrogations, même de notre part. C’est qu’on essaye d’y aller au fur et à mesure, on ne cherche pas à aller plus vite que la musique.
Mais des projets, nous en avons plein, après ils restent encore secrets… Il faut nous suivre et vous les verrez au fur et à mesure !
Les nouveautés, d’Andrée Jardin, à suivre…
Oui ! A suivre…
Comment fabrique-t-on une brosse ?
Même si c’est bien de le voir visuellement pour comprendre. En fait, c’est une monture qui va être percée, et dans le fond de ce trou, sera implantée une touffe de fibre pliée en deux, grâce à une agrafe qui est placée au fond de la monture. Puis, ça devient une touffe de poil. Tout simplement !
Quelles marques aimeriez-vous que l’on mette en avant sur notre prochaine interview sur Les Microphytos ?
J’ai pensé à Marthe cosmétique, qui sont nos voisines et qui ont un grand potentiel même si elles viennent juste de démarrer. D’autant que c’est local !